Île-de-France La vente directe dopée par la crise
Val-de-Marne.Les vergers de Champlain, à l’est de Paris, ont connu une explosion des demandes de livraison à domicile et des commandes sur leur drive fermier.
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Marie et Thibault Saussier exploitent 15 ha d’arbres fruitiers, autant de légumes et 180 ha de grandes cultures à La Queue-en-Brie, dans le Val-de-Marne, sur les dernières terres fertiles avant Paris. Si la cueillette de pommes et de poires était proposée par leurs prédécesseurs, depuis la reprise de l’exploitation par Thibault en 2003, puis l’arrivée de Marie en 2009 pour dynamiser la commercialisation, le couple a développé les surfaces de production et la vente en direct par plusieurs biais. « Nous avons ouvert la cueillette à tous les fruits et légumes et avons construit en 2010 un bâtiment de 1 000 m² pour accueillir notre boutique de 200 m² à la ferme, ainsi que pour le stockage des produits », expliquent les producteurs. Ne cultivant pas sous serre et afin d’élargir leur gamme, Marie et Thibault proposent aussi les produits d’une trentaine d’agriculteurs franciliens : des fromages, de la viande, de la bière, des pâtes… Depuis 2014, ils vendent également des paniers fraîcheurs hebdomadaires dans sept gares SNCF, et ont lancé un drive fermier, en 2016, avec des points de retrait en station et en boutique. Depuis le début de la crise sanitaire et l’afflux des sollicitations, ils ont mis en place la livraison à domicile dans 35 communes voisines. Ce service est gratuit dès lors que la commande, passée sur le drive, dépasse 25 €. « Lors du premier confinement, les commandes sur le drive et les demandes de livraison à domicile ont explosé et cette tendance se confirme au-delà du confinement », relève Marie, qui a dû embaucher un livreur pour assurer ce nouveau service.
35 000 cueilleurs par an
Étant installés en ville, l’aspect éducatif tient également à cœur de Marie Saussier, qui accueille, hors crise sanitaire, 250 à 350 groupes scolaires par an, en visite libre ou guidée, dont certains plusieurs fois au fil des saisons pour suivre l’évolution des cultures. Des ateliers de pressage de jus de pommes, ou de cuisine sont aussi proposés. De la pédagogie et de la patience, il faut aussi souvent en faire preuve auprès des 35 000 à 38 000 cueilleurs par an qui, pour certains, découvrent comment poussent les fruits et légumes ainsi que leur saisonnalité.
Florence Mélix
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